Luba

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 Relations historiques  

La sémantique     Les nombres fondamentaux

La symbolique des nombres

 

Rappel :

Les Luba habitent la partie orientale de la République Démocratique du Congo, autrefois nommée "Zaïre" et fondèrent un vaste empire…

 Nota Bene : On peut employer indifféremment le vocable luba comme nom ou qualificatif.

La tradition luba nous enseigne, sous forme symbolique, la genèse de la création du Monde. L'entité luba compte encore un grand nombre de personnes, environ huit millions, réparties dans tout le pays mais plus précisément au Kasaï et au Katanga.

Monsieur Ntite Mukendi Aubert-Kisito, mathématicien, astro-physicien et grammairien (auteur d'une grammaire en ciluba) nous transmet sa connaissance de la symbolique des nombres dans le chapitre consacré à la connaissance du sens profond des noms des nombres luba et bantu.

Mme Mbaye-Letombe, enseignante, apporte sa modeste contribution.

 

 

 

   mise en commun

                             grâce à vos réponses

                             (en construction)

 

 

                                                   

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    Culture  - Connaissances

Zone de Texte:  Relations historiques entre ethnies :

 (par  Mme MBAYE-LETOMBE )

J'ai pour ma part recueilli plusieurs versions du mythe fondateur luba. Les recherches se poursuivent. Pour l'instant l'oralité remonterait jusqu'à une guérisseuse nommée Cimbale Banda qui, ayant appris l'art d'extraire l'huile de palme au peuple Kanyok, épousa un Songye.

"Le pouvoir tomba à partir de ce moment entre les mains des kanyoka (origines de Cimbale), puis des songye (son mari) et enfin des lunda (son beau-fils). Ces trois clans royaux se partagèrent le pouvoir jusqu'au 13ème siècle avec l'avènement de KONGOLO". (d'après la thèse de TUNDU,K.Y, 1981).

 

On comprend l'imbrication des ethnies Kanyok, Songye, Luba et Lunda et de leurs voisins dont les zones d'influence étaient en perpétuel remaniement.

 

Donc nous ne pouvons parler d'aucune de ces ethnies (ou peuples) sans parler des autres.

 

 

 Question 1 : Connaissez- vous  d'autres versions de mythes fondateur ?  si vous voulez vous exprimer à ce sujet à cliquez ici

 

Culture  - Croyances 

Le sens profond des noms des nombres luba et bantu

(Par Ntite Mukendi Aubert-Kisito)

 

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La sémantique :

Tous les observateurs attentifs de nos cultures bantoues ont remarqué que toutes nos langues (dites bantoues) avaient la même structuration, notamment l'usage des particules qui définissent le nombre singulier ou pluriel des substantifs, l'accord de ceux-ci avec des déterminants (adjectifs ou verbes) et ce qui est peu connu, la nature profonde de l'objet désigné par le substantif ayant en préposition telle particule ou telle autre. Ainsi  la particule "bu" désigne le pays Buganda, Burundi, Busongye, Buluba, Bupemba, Botswana, les  particules singulière "mu" et plurielle "ba" désignent les habitants des pays en Bu (muganda-baganda, murundi-barundi, musongye-basongye, muluba-baluba, mupemba-bapemba, mutswana-batswana), la particule "ki" ou "ci" sert pour les langues (kinganda, kirundi, kisongye, kiluba et ciluba, kipemba, kitsana) et les particules " ka" singulier et "tu" au pluriel servent à désigner des réalités hors normes soit extraordinaires, diminutif ou négation etc.

On peut signaler beaucoup d'autres similitudes qui montrent que ce sont des langues construites sur la même base philosophique, la même philosophie sous-jacente.

 

Connaissance et initiation :

Comme tout le monde le sait dans nos peuples existaient deux sortes de connaissances :

-          d'une part le mupongo ou connaissances des profondeurs réservées aux initiés

-          et d'autre part le buloji ou connaissances dérivées et pratiques (sorcellerie) ouverte à beaucoup des gens du peuple qui s'en délectent !

Pensez à la haute science qui s'attaque au décryptage du génome et à l'habile science du guérisseur qui soigne parfois certaines maladies.

 

Question 2 : Connaissez- vous  d'autres modes de construction de langues qui évoquent un même procédé sémantique?          si vous voulez vous exprimer à ce sujet à cliquez ici

 

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Les nombres un, deux, trois et quatre, les fondamentaux :

 

Dans cette étude nous allons nous placer dans l'optique du mupongo.

 

Chez les Baluba un être vivant comprend l'apparence perçue et l'entité qui est dedans et qui l'anime. Or la particule MU signifie "dans, a l'intérieur de" d'où par évolution de sens "ce qui est à l'intérieur de  l'apparence perçue" soit l'entité, l'esprit. Or la racine du mot désignant le nombre UN en ciluba est MU (cintu ciMUe = UNe chose, kadilu kaMUe = UN feu, donc UN est le  nombre sacré associé à l'entité, l'esprit qui se trouve ainsi à considérer comme premier, prioritaire. 

Si UN est l'esprit; la réalité prioritaire, l'apparence perçue est donc la réalité seconde, secondaire, d'où le CORPS ou muBIDI (en ciluba) et mWILI (en swahili).

 

Or BIDI et WILI sont les racines (dans ces deux langues) du mot désignant le nombre DEUX : bantu baBIDI = watu waWILI = DEUX hommes, bintu biBIDI = vitu viWILI = DEUX choses.

D'où le nombre DEUX est associé au CORPS, à la CHOSE, à l'OBJET.

 

Le nombre TROIS = UN + DEUX = l'ESPRIT intimement lié au CORPS, représente l'homme dans sa totalité, ses pleines capacités soit tatu (en swahili), itatu (en kikongo ya leta), ISATU euphoniquement différentié par S de Taatu= le PERE, le mâle.

 

Le nombre QUATRE :

·         =  DEUX + DEUX = un CORPS intimement lié à (contenant) un autre CORPS.

·         C'est aussi a TROIS + UN ou un homme (TROIS) hébergeant un ESPRIT en transit,

donnant ainsi deux définitions de la femelle, la femme, la MERE. D'où  QUATRE = INE (en swahili) INAyi (en ciluba) alors que INA signifie la MERE dans beaucoup de langues bantoues.

 

Le fait que la femme soit ainsi associée au nombre 4 = 3+1 en fait un pont entre les deux mondes, le nôtre et celui des esprits, ce qui l'investit de pouvoirs magiques que n'a pas l'homme.

 

Question  2 : Connaissez-vous d'autres concepts de fondamentaux ?      si vous voulez vous exprimer à ce sujet à cliquez ici

 

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 La symbolique des nombres cinq à dix :

 

Rappel : dans la première partie de ce texte, j'ai expliqué (Ntite Mukendi A-K) la correspondance entre le nombre UN et l'ESPRIT, le nombre DEUX et le CORPS, l'OBJET, le nombre TROIS et le MALE, le PERE et entre le nombre QUATRE et la FEMME, la MERE.

Continuons la série des nombres et voyons leurs significations initiatiques

 

Le nombre CINQ = TROIS (un homme) intimement lié à (DEUX) un outil. Donc un producteur de biens matériels. C'est le nombre de la production, de l'exubérance, des doigts de la main. Son nom TANO, ITANU, dérive du verbe kuTANA (en Kisongye) et kaTALA (en ciluba) qui signifie apparaître en grand nombre comme les pustules de variole.  

 

Le nombre SIX ou SAMBO parle   de transition, le ciluba précise transition primitive ou SAMBOMBO, celle de l'enfant TROIS à l'homme adulte TROIS.  Mieux de l'homme pris en charge (enfant) a l'homme qui se prend en charge (un adulte). En outre 6 = 3 + 3 signifie que tout homme est l'enfant d'un autre homme donc est un maillon d'une chaîne des vies qui le relie à Dieu, l'Origine de toutes choses (d' culte des ancêtres avec des offrandes pour vivifier la chaîne des vies, d' aussi le choix des noms des enfants parmi ceux des ancêtres que l'on vivifie particulièrement).  

 

Le nombre SEPT = QUATRE (la MERE) intimement lié à TROIS (le PERE) se dit SAMBO-BIDI en kisongye, contracté en SAMBOADI dans les autres langues bantoues congolaises, c'est la deuxième transition de l'homme adulte qui se prend en charge en l'homme qui prend d'autres en charge par la paternité. Le ciluba Précise SEPT = MUANDA-MUTEKETE = petit Mystère, celui de l'origine des enfants, le mystère de la procréation.

 

Le nombre HUIT = QUATRE + QUATRE représente l'assemblée des MERES, des hommes ayant en transit des ESPRITS, des ponts reliant notre monde à celui des ESPRITS. Il signifie donc la confusion entre les deux mondes soit un grand mystère ou MUANDA-MUKULU, le mystère de la cohabitation avec les ESPRITS, celui de la magie. 8 = 1 + 3 + 4 soit les forces agissantes dans le monde.

 

Le nombre NEUF ou (cianda) CITEMBA ou CITEEMA soit (le complot) qui parade ou qui brille, exprime la volonté de puissance. 9 = 1 + 8 = une volonté qui manipule les forces agissantes du monde (les esprits UN + les mâles TROIS + les femmes QUATRE). C'est aussi une armée en marche TROIS + TROIS + TROIS.

 

Enfin DIX représente la totalité du créé = 1 les esprits + 2 les objets matériels + 3 les mâles + 4 les femmes. Cette totalité des créés représente aussi la divinité qui tonne (kukuma).

 

Cette symbolique de base permet à Monsieur Mukendi de nous communiquer une explication cohérente de Dieu et de la création. A suivre…

 

 

 

 

  La condition féminine dans la culture luba

(Par  Mme MBAYE-LETOMBE )

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Pour beaucoup de civilisations dans le monde, la condition féminine diffère. Nous vous montrerons dans les lignes suivantes la position toute particulière de la femme dan la tradition luba.

Les représentations féminines sont majoritaires dans 1'art luba. S'il est vrai que 1'image de la femme est ici comme ailleurs un symbole de la fécondité, cela n'est pas suffisant pour expliquer cette omniprésence féminine dans l'art. La réponse est en partie ailleurs, dans un système de croyances.

 

Pour entrer en contact avec le monde surnaturel des esprits, les principaux devins se font posséder par un esprit qui parle à travers leur bouche or les Luba pensent que les femmes possèdent des qualités intrinsèques qui font d'elles les interlocutrices privilégiées des êtres humains avec le monde surnaturel et les esprits Vidye.

Jadis, à la mort d'un souverain son esprit s'emparait d'une femme qui en devenait alors le médium attitré, la mwadi. Elle s'installait dans 1'ex-capitale (le successeur en construisait toujours une nouvelle) en compagnie du twite ou Ntite (les Ntite constituaient les piliers du pouvoir)  ainsi que de quelques serviteurs du défunt. Elle y incarnait virtuellement le roi défunt, perpétuant ainsi son règne.

Les sièges à cariatides, utilisés par les chefs Luba représentent une femme agenouillée supportant le plateau du siège. La femme représente ici le lien entre le pouvoir du chef et l'au-delà.

La "porteuse de calebasse", ouvrage sculpté représentant une femme agenouillée tenant dans ses mains une calebasse, est aussi lié à la quête initiatique du futur roi. D'importants devins ou initiés (les mbudye) détenaient également cette précieuse coupe contenant le moyen de communication des hommes avec les esprits Vidye, gardiens ultimes du territoire luba.

 

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