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Culture - Croyances
Cosmogonie, mythologie et liturgie :
Le Docteur Nkamany Kabamba a décrit le
Busongye [dans ses divers articles et livres], ainsi que l'ampleur de la
connaissance songye en matière de Cosmologie, comme l'astronomie: les noms de
quelques constellations [nyeneni (pl.), luenyeni (sing.)], le soleil [nguba
(sing. & pl.)], la lune [mueshi (sing.) & miyeshi (pl.)] et la terre
[senga (sing. & pl.)], etc.
Que nous soyons Bantu ou non-Bantu,
Judéo-Chrétiens, ou autres, les mythes nous ont toujours appris la manière
dont chaque forme traditionnelle explique la Cosmologie et la Liturgie.
Pour le peuple Songye, la terre est une
plate-forme se reposant sur l'eau et dans le ciel. Le Nord est appelé
Kushi chez les Bekalebwe de Bindjiri, et l’Est est appelé Akutuka Nguba,
Ouest se dit Akutuela Nguba et Kunundu veut dire le Sud, chez les Ben’Eki
c’est le contraire en fonction de Kunundu et Kushi a meema
« Rivière Ekiluyi», etc.
Il est intéressant de voir aussi comment ce
peuple a toujours témoigné symboliquement des lois "principielles".
Tout, dans leur croyance, est entre les mains de leur unique Dieu, Efile :
qui précède [Evile (Evile): Esprit chez Bena Eki] Mukulu : Ainé, Kiayima:
Seigneur, Shakapanga: Créateur, Mbuu: Uterus, chez les Basonge
de la Rive droite de la Rivère Lomami, on trouve également les noms de Kalombo:
Guide, Mukungu: Grondement du Tonnerre. Ce Dieu [Efile Mukulu], est
assigné au soleil, qui est le symbole masculin qui brûle d’en haut.
Quelques-uns uns l’interprètent ainsi, mais
d’autres personnes peuvent ne pas le comprendre de la même manière, et quant
à nous, nous nous posons la question de savoir si la voie initiatique songye,
pourrait à elle seule mener à bien, aujourd’hui, l’homme vers la
compréhension correcte de l’ésotérisme planétaire ?
La lune habituellement symbole féminin, a pour
tâche assignée par Efile Mukulu [Dieu] de fournir la lumière durant la
nuit et d'être la mère de tout. Elle
symbolise également l'eau qui avec le soleil, sont les deux principes
nécessaires à la fertilité. Le premier jour de la nouvelle lune, par exemple,
les symboles protecteurs du village et de la fertilité, sont sortis et placés
au centre des danses. C'est l'heure de favoriser la fertilité pour les
récoltes et chez les femmes. Ce n’est pas de l’idolâtrie.
Les étoiles sont amicales et conseillent la
lune. Les étoiles filantes présagent des naissances dans les foyers. Ce type
d’étoiles s’appelle « muana: enfant » au singulier et
« baana » au pluriel.
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Question 1: Pouvez-vous
expliquer ou donner d’autres noms en Kisongye, utilisés en
Cosmogonie et leur signification ?
Question 2: Quelle est la signification de
chaque nom donné à Dieu et pourquoi ?
Si vous voulez vous
exprimer à ce sujet à cliquez ici
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L'homme -
corps, esprit et réincarnation :
L'être humain se compose d'un corps [mbidi],
d’un esprit [nangunangu], d’une ombre [mukishi], et peut-être d’une
conscience [eshimba,mutshima]. La partie essentielle est l'esprit
[nangunangu], qui peut être réincarné jusqu'à trois fois, sous la forme
humaine et peut-être une quatrième fois sous la forme d'un léopard. Chaque
incarnation [kikudi, tshikudi], est déterminée par Dieu [Efile Mukulu]. En ce qui concerne l’animal tutélaire [lion, boa,
épervier, crocodile…] maléfique que le malfaiteur envoie à ses ennemis. A la
mort de cet animal, cette mort entraînerait ipso facto celle du malfaiteur.
Mais pourquoi la réincarnation est-elle trois
fois sous forme humaine et une fois sous forme de léopard ? Mystère…
Les Ancêtres, peuvent faire retourner un esprit
humain à sa famille en tant qu'enfant de l'un ou l'autre sexe, réalisant
ainsi la continuité de la famille. L'esprit familial avertit la famille par
des rêves ou des signes que reconnaît
le peuple songye initié au Bukishi [Initiation lors des Rites de Passage à
l’adolescence] et qu'il sait interpréter, comme réponse à la plupart des
problèmes du village [kisamba]. Les non-initiés sont appelés les –Tupungulu
(pl.) [Kapungulu (sing.). Le Bukishi existe sous deux formes dans le système
éducatif Songye : Bukishi bwa ntoshi [badigeon en blanc] qui est
l’initiation au premier degré, tandisque Bukishi bwa nkule [badigeon en brun]
est du deuxième degré. Ce n’est donc pas de la superstition indigène.
Puisque l'esprit connaît Dieu [Efile [Evile] Mukulu], il sait toujours plus
que le corps [mbidi]. Le corps humain sait
par conséquent ce qui est déjà connu par l'esprit de la famille ou du
village. La conscience [eshimba,mutshima], se prolonge au-delà des
songes. Puisque les ancêtres peuvent bien
ou mal aider, ils reçoivent ou rejettent un esprit qui a été séparé d'un
corps par la mort ou par la magie.
Les Ancêtres font partie d'Efile Mukulu [Dieu],
qui fait partie de toutes les choses.
Les sacrifices d’animaux, sont les premiers
fruits qui satisfassent Efile Mukulu et les Ancêtres. .
Question 4 : Que
pensez-vous de la différence entre la conception Songye et celle de la civilisation Judéo-chrétienne ? si vous voulez vous exprimer à ce sujet à cliquez ici
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La statuaire rituelle : l’une des plus
fécondes de l’Afrique et du Monde.
Les Basongye utilisent en général de petites
figurines [nkishi (sing. et pl.)], où une grande statue [mankishi (sing, et
pl.)], à l'entrée du village, pour protéger ce dernier et chasser les
malheurs, ainsi que les masques « Bifwebe Bia Bwadi ».Qui les
fabrique ? Comment ? Quand ? Pourquoi ? Comment
devrait-on les traiter ? Quand peut-on dire qu’un masque « Kifwebe »
est le double du pouvoir(s) ?
Remarque : Cet art a fortement
influencé Picasso en 1906 dans sa première œuvre cubiste: Les
demoiselles d’Avignon.
Des couples désirant un enfant détiennent une figurine découpée selon le sexe
de l'enfant qu'ils désirent. La figurine porte le nom de l'enfant. De telles
figurines peuvent également être employées pour favoriser les résultats d'une
chasse ou d'une pêche, la magie personnelle [comme le symbole 3Ankh :
signe de vie3, en ivoire, offert par mon oncle, le Chef Kitumbika Sapidi [qui
de Forgeron est devenu Roi], à ma mère dans les années 40, est une image que
j’ai mémorisée.
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La magie : Luilengululu du verbe Kuilengulula ou et
Kuiyalula
La mort d'un homme a toujours une cause. La
magie est impliquée dans chaque aspect de sa vie et de sa mort. Un type de
magie peut être employé pour protéger des récoltes, pour produire la pluie,
pour causer la mort par la foudre, voilà !
Même si nous écrivons en français "Nkamany" que l'on peut traduire par "foudre" en
Kisongye pour
détruire les récoltes d'un ennemi.
Les sorciers et sorcières [milunga-ewulu (pl.) mulunga-ewulu (sing.)],
sont créés par Efile Mukulu, mais elles effectuent le travail de kafilefile
[op. cit.]. Puisqu'ils ou elles peuvent
planer la nuit, ils ou elles quittent leurs maisons la nuit, laissant leurs
jambes derrière eux ou elles dans les chambres sur les lits. Leur intention
est de nuire à l'homme. Quand par exemple, on
est visité par une sorcière ou un sorcier qui prévoit le mal, si l'on voyait
une lumière spéciale [kalo ou kalu], le feu de la sorcière, on resterait
paralysé.
Les sorciers peuvent être bons et mauvais. Les
bons exécutent des actes curatifs. La mauvaise magie quant à elle est un
travail des malins [comme la magie de Somwe Ulengiele lors de son investiture comme Ya Kitangye, Chef
Suprême à Eoni (lieu où se faisait l’investiture dans le territoire de Lubao
actuel, anciennement Sentery), Kui’ bwe à Ehata et ce jusqu’en 1910].
Une personne peut devenir sorcière en sacrifiant
par la magie un membre de sa propre famille, comme ce fut le cas de mon oncle
Lwamba Jean de Bindjiri qui est mort parce qu'il n’a pas sacrifié
quelqu’un(e) de sa famille. N'importe quel genre de magie ou de puissance
[bumfumu ou bumuanane] coûte des vies humaines.
Les sorciers peuvent voir le mal dans les
autres, prédire les événements, empêcher les maladies infantiles dans le
village et même protéger les guerriers contre les vengeances, contre les
mauvais esprits [nangunangu] de ceux qu'ils ont tués dans une bataille ou par
la magie ou par l’empoisonnement.
Puisque la mort n'est jamais naturelle mais
causée par l’homme. Le sorcier est en définitive le "détective en
chef de l’homicide".
Mon
expérience en Afrique Subsaharienne m'a montré l'utilisation de divers moyens
pour protéger le peuple contre les dangers des sorciers. Les individus
peuvent porter des amulettes, prendre des protections diverses ou frotter des
produits dans des incisions faites
dans leur peau.
Dans certaines localités (Luputa, Kasongo, Kakese), un devin [ ma
grand-mère Kitoto Kabungu par exemple] pouvait "sentir" la présence d'une sorcière. Si la
tribu : kisamba [nous préférons le mot – peuple qui est fédérateur,
tout en vous invitant à la réflexion et autrement], accusait quelqu'un de
sorcellerie, la personne était parfois forcée de boire du poison [elengu]. Si le poison était vomi, la personne était
innocente par contre si elle le digérait, elle était coupable et mourrait.
Une
autre façon de faire pour les sorcières était de ne pas parler du poison dans
les endroits où les occupants coloniaux belges interdisaient l’épreuve du
poison [muafi].
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