Songye

 

          Cliquez:             Cosmogonie Songye   

                       Les esprits                             L'homme

                         La statuaire                   La magie

               La notion de religion        Question de langue

 

 

 

 

 

   mise en commun

                             grâce à vos réponses

(en construction)

 

 

Rappel :

Les Basongye habitent la partie orientale de la République Démocratique du Congo, autrefois nommée "Zaïre" et seraient les descendants d'entités pharaoniques comme le postulent beaucoup de chercheurs, marchands, militaires, missionnaires (voir la carte : cliquez ici )

 Nota Bene : On peut employer indifféremment les vocables Songye ou Songe comme noms ou qualificatifs.

La « Tradition Songye » est à vivre au quotidien, puisqu’elle nous enseigne, sous forme symbolique, d’où nous venons, ce que nous sommes et où nous nous dirigeons. Cette Tradition n’a rien de commun avec le « traditionalisme » qui n’est qu’une sorte de nostalgie d’un passé révolu. Les Songye ont souffert du trafic des esclaves, et surtout de la conséquence des intérêts occidentaux. Les survivants ont eu du mal à exister  dans une société en transformation et à défendre leur religion souvent à cause de la pauvreté d'un quotidien basé sur l’agriculture et l'art de la forge.

 

 

 

 

 

                                                   

 

Ce site deviendra le vôtre pour réfléchir ensemble et autrement !             Culture  - Croyances

Cosmogonie, mythologie et liturgie :

Le Docteur Nkamany Kabamba a décrit le Busongye [dans ses divers articles et livres], ainsi que l'ampleur de la connaissance songye en matière de Cosmologie, comme l'astronomie: les noms de quelques constellations [nyeneni (pl.), luenyeni (sing.)], le soleil [nguba (sing. & pl.)], la lune [mueshi (sing.) & miyeshi (pl.)] et la terre [senga (sing. & pl.)], etc.

Que nous soyons Bantu ou non-Bantu, Judéo-Chrétiens, ou autres, les mythes nous ont toujours appris la manière dont chaque forme traditionnelle explique la Cosmologie et la Liturgie.

Pour le peuple Songye, la terre est une plate-forme se reposant sur l'eau et dans le ciel. Le Nord est appelé Kushi chez les Bekalebwe de Bindjiri, et l’Est est appelé Akutuka Nguba, Ouest se dit Akutuela Nguba et Kunundu veut dire le Sud, chez les Ben’Eki c’est le contraire en fonction de Kunundu et Kushi a meema « Rivière Ekiluyi», etc.

Il est intéressant de voir aussi comment ce peuple a toujours témoigné symboliquement des lois "principielles". Tout, dans leur croyance, est entre les mains de leur unique Dieu, Efile : qui précède [Evile (Evile): Esprit chez Bena Eki] Mukulu : Ainé, Kiayima: Seigneur, Shakapanga: Créateur, Mbuu: Uterus, chez les Basonge de la Rive droite de la Rivère Lomami, on trouve également les noms de Kalombo: Guide, Mukungu: Grondement du Tonnerre. Ce Dieu [Efile Mukulu], est assigné au soleil, qui est le symbole masculin qui brûle d’en haut.

Quelques-uns uns l’interprètent ainsi, mais d’autres personnes peuvent ne pas le comprendre de la même manière, et quant à nous, nous nous posons la question de savoir si la voie initiatique songye, pourrait à elle seule mener à bien, aujourd’hui, l’homme vers la compréhension correcte de l’ésotérisme planétaire ?

La lune habituellement symbole féminin, a pour tâche assignée par Efile Mukulu [Dieu] de fournir la lumière durant la nuit et d'être la mère de tout. Elle symbolise également l'eau qui avec le soleil, sont les deux principes nécessaires à la fertilité. Le premier jour de la nouvelle lune, par exemple, les symboles protecteurs du village et de la fertilité, sont sortis et placés au centre des danses. C'est l'heure de favoriser la fertilité pour les récoltes et chez les femmes. Ce n’est pas de l’idolâtrie.

Les étoiles sont amicales et conseillent la lune. Les étoiles filantes présagent des naissances dans les foyers. Ce type d’étoiles s’appelle « muana: enfant » au singulier et « baana » au pluriel.

 

Question 1: Pouvez-vous  expliquer ou donner d’autres noms en Kisongye, utilisés en Cosmogonie et leur signification  ?

Question 2: Quelle est la signification de chaque nom donné à Dieu et pourquoi ?

 Si vous voulez vous exprimer à ce sujet à cliquez ici

 

Ce site deviendra le vôtre pour réfléchir ensemble et autrement !

Les esprits : mukishi(sing.), mikishi (pl.) et ou Bafwe sont les mânes

Les objets inanimés et les animaux [kintu (sing.), bintu (pl.). ], n’ont pas d'esprit. Ce constat qui nous paraît banal, n’en est pas moins fondamental, quand il s’applique aussi à la distinction des concepts Judéo-Chrétiens d’âme [eshimba,mutshima] et d’esprit [nangunangu]. Une personne peut donc physiquement maltraiter les animaux, même des chiens de chasse et cela sans crainte. Perles, plats et cuillères du défunt ou de la défunte, sont des objets que l’on enterre avec les morts, pour accompagner des esprits humains à [Dieu], Efile Mukulu. Pour nous, l’esprit est l’émanation du « principe théorique pour chaque chose », en nous, ce que nous appellerions la partie "principielle" – d’autres diraient " divine ", certains avanceraient le mot "Etre " - qui, pour se manifester devrait revêtir un corps matériel, nous y reviendrons au moment opportun lorsqu’il s’agira d’utiliser des mots lourds de sens comme " corps [mbidi], âme [eshimba,mutshima], et esprit [nangunangu] ", alors seulement nous allons, peut être, mieux nous faire comprendre.

Le « Bon » Dieu [Efile Mukulu] est le Créateur du dieu « mauvais » [kafilefile] l’équivalent du démon Judéo-Chrétien. Ce dernier a été créé par Dieu [Shakapanga] mais il laisse sa mauvaise influence partout où il passe. Dieu [Efile Mukulu, Kiayima, Shakapanga,...] prolonge rarement et inutilement sa bonté, mais dans des circonstances spéciales, il intervient toujours [des exemples seront publiés dans nos prochains articles et livres en anglais].

Plus importants sont les phénomènes suivants :

·         Les sorciers [sha butshi, sha masende, et ou ndoshi] sont craints et parfois combattus. Ils emploient d'énormes torchons incandescents [kalo ou kalu] pour effectuer leurs maléfices [butshi ou  bundoshi] qui sont des connaissances qui font les délices des sorciers, alors que "masende" sont des connaissances des profondeurs réservées aux "Initiés", il en va des mots comme des hommes, il n y a pas de synonymes parfaits et les mots utilisés sont approximatifs.

           Les sorciers ou  sorcières sont des personnes qui ont l'intention de faire du mal ou du bien.

·         Mais  nous savons que nos Ancêtres [Bakulu] n’ont jamais nié l’existence du bien. Dans la tradition songye par exemple, tout aîné est un sorcier en puissance car sa parole peut nuire ou bénir. Ne dit-on pas chez le peuple songye que " Tu ne peux pas me faire du mal, car tu ne sais pas où on a enterré mon nombril", ce qui veut dire que la sorcellerie est souvent familiale, et c’est sans doute les membres de la famille qui le savent et qui peuvent agir sur moi !  - Chez le peuple Songye, il y a Dieu, les Ancêtres, les Esprits et Mânes, mais aussi les Guides Spirituels Communautaires qui répondent tous les jours dans certaines circonstances aux soucis du village [Kisamba].

La plupart des esprits qui sont dans la nature sont bienveillants, mais dans certaines circonstances exceptionnelles, ils peuvent faire du mal aux êtres humains et   même aux animaux.

Question 3 : Que veut dire pour vous "Muntu A Kishima" dans l'Anthropologie fondamentale Songye ? si vous voulez vous exprimer à ce sujet à cliquez ici

 

 

Ce site deviendra le vôtre pour réfléchir ensemble et autrement !

 

L'homme -  corps, esprit et réincarnation :

L'être humain se compose d'un corps [mbidi], d’un esprit [nangunangu], d’une ombre [mukishi], et peut-être d’une conscience [eshimba,mutshima]. La partie essentielle est l'esprit [nangunangu], qui peut être réincarné jusqu'à trois fois, sous la forme humaine et peut-être une quatrième fois sous la forme d'un léopard. Chaque incarnation [kikudi, tshikudi], est déterminée par Dieu [Efile Mukulu]. En ce qui concerne l’animal tutélaire [lion, boa, épervier, crocodile…] maléfique que le malfaiteur envoie à ses ennemis. A la mort de cet animal, cette mort entraînerait ipso facto celle du malfaiteur.

Mais pourquoi la réincarnation est-elle trois fois sous forme humaine et une fois sous forme  de léopard ? Mystère…

Les Ancêtres, peuvent faire retourner un esprit humain à sa famille en tant qu'enfant de l'un ou l'autre sexe, réalisant ainsi la continuité de la famille. L'esprit familial avertit la famille par des rêves  ou des signes que reconnaît le peuple songye initié au Bukishi [Initiation lors des Rites de Passage à l’adolescence] et qu'il sait interpréter, comme réponse à la plupart des problèmes du village [kisamba]. Les non-initiés sont appelés les –Tupungulu (pl.) [Kapungulu (sing.). Le Bukishi existe sous deux formes dans le système éducatif Songye : Bukishi bwa ntoshi [badigeon en blanc] qui est l’initiation au premier degré, tandisque Bukishi bwa nkule [badigeon en brun] est du deuxième degré. Ce n’est donc pas de la superstition indigène.


Puisque l'esprit connaît Dieu [Efile [Evile] Mukulu], il sait toujours plus que le corps [mbidi]. Le corps humain sait par conséquent ce qui est déjà connu par l'esprit de la famille ou du village. La conscience [eshimba,mutshima], se prolonge au-delà des songes. Puisque les ancêtres peuvent bien ou mal aider, ils reçoivent ou rejettent un esprit qui a été séparé d'un corps par la mort ou par la magie.

Les Ancêtres font partie d'Efile Mukulu [Dieu], qui fait partie de toutes les choses.

Les sacrifices d’animaux, sont les premiers fruits qui satisfassent Efile Mukulu et les Ancêtres. .

Question  4 : Que pensez-vous de la différence entre la conception Songye et celle de la  civilisation Judéo-chrétienne ?                            si vous voulez vous exprimer à ce sujet à cliquez ici

 

 

 

 

Ce site deviendra le vôtre pour réfléchir ensemble et autrement !

La statuaire rituelle : l’une des plus fécondes de l’Afrique et du Monde.

Les Basongye utilisent en général de petites figurines [nkishi (sing. et pl.)], où une grande statue [mankishi (sing, et pl.)], à l'entrée du village, pour protéger ce dernier et chasser les malheurs, ainsi que les masques « Bifwebe Bia Bwadi ».Qui les fabrique ? Comment ? Quand ? Pourquoi ? Comment devrait-on les traiter ? Quand peut-on dire qu’un masque « Kifwebe » est le double du pouvoir(s) ?

Remarque : Cet art a fortement influencé Picasso en 1906 dans sa première œuvre cubiste: Les demoiselles d’Avignon.

Zone de Texte:
Des couples désirant un enfant détiennent une figurine découpée selon le sexe de l'enfant qu'ils désirent. La figurine porte le nom de l'enfant. De telles figurines peuvent également être employées pour favoriser les résultats d'une chasse ou d'une pêche, la magie personnelle [comme le symbole 3Ankh : signe de vie3, en ivoire, offert par mon oncle, le Chef Kitumbika Sapidi [qui de Forgeron est devenu Roi], à ma mère dans les années 40, est une image que j’ai mémorisée.

 

 

 

Zone de Texte: Le symbole Ankh de l'Egypte ancienne

 

 

 

Ce site deviendra le vôtre pour réfléchir ensemble et autrement !

La magie : Luilengululu du verbe Kuilengulula ou et Kuiyalula

La mort d'un homme a toujours une cause. La magie est impliquée dans chaque aspect de sa vie et de sa mort. Un type de magie peut être employé pour protéger des récoltes, pour produire la pluie, pour causer la mort par la foudre, voilà !

Même si nous écrivons en français "Nkamany" que l'on peut traduire par "foudre" en Kisongye pour détruire les récoltes d'un ennemi.


Les sorciers et sorcières [milunga-ewulu (pl.) mulunga-ewulu (sing.)], sont créés par Efile Mukulu, mais elles effectuent le travail de kafilefile [op. cit.]. Puisqu'ils ou elles peuvent planer la nuit, ils ou elles quittent leurs maisons la nuit, laissant leurs jambes derrière eux ou elles dans les chambres sur les lits. Leur intention est de nuire à l'homme. Quand par exemple, on est visité par une sorcière ou un sorcier qui prévoit le mal, si l'on voyait une lumière spéciale [kalo ou kalu], le feu de la sorcière, on resterait paralysé.

Les sorciers peuvent être bons et mauvais. Les bons exécutent des actes curatifs. La mauvaise magie quant à elle est un travail des malins [comme la magie de Somwe Ulengiele lors de son  investiture comme Ya Kitangye, Chef Suprême à Eoni (lieu où se faisait l’investiture dans le territoire de Lubao actuel, anciennement Sentery), Kui’ bwe à Ehata et ce jusqu’en 1910].

Une personne peut devenir sorcière en sacrifiant par la magie un membre de sa propre famille, comme ce fut le cas de mon oncle Lwamba Jean de Bindjiri qui est mort parce qu'il n’a pas sacrifié quelqu’un(e) de sa famille. N'importe quel genre de magie ou de puissance [bumfumu ou bumuanane] coûte des vies humaines.

Les sorciers peuvent voir le mal dans les autres, prédire les événements, empêcher les maladies infantiles dans le village et même protéger les guerriers contre les vengeances, contre les mauvais esprits [nangunangu] de ceux qu'ils ont tués dans une bataille ou par la magie ou par l’empoisonnement.

Puisque la mort n'est jamais naturelle mais causée par l’homme. Le sorcier est en définitive le "détective en chef de l’homicide".

Mon expérience en Afrique Subsaharienne m'a montré l'utilisation de divers moyens pour protéger le peuple contre les dangers des sorciers. Les individus peuvent porter des amulettes, prendre des protections diverses ou frotter des produits dans des incisions faites  dans leur peau.

Dans certaines localités  (Luputa, Kasongo, Kakese), un devin [ ma grand-mère Kitoto Kabungu par exemple] pouvait "sentir"  la présence d'une sorcière. Si la tribu : kisamba [nous préférons le mot – peuple qui est fédérateur, tout en vous invitant à la réflexion et autrement], accusait quelqu'un de sorcellerie, la personne était parfois forcée de boire du poison [elengu]. Si le poison était vomi, la personne était innocente par contre si elle le digérait, elle était coupable et mourrait.

Une autre façon de faire pour les sorcières était de ne pas parler du poison dans les endroits où les occupants coloniaux belges interdisaient l’épreuve du poison [muafi].

 

 

 

 

 

 

  Culture  -  Religion 

Ce site deviendra le vôtre pour réfléchir ensemble et autrement !

Pour beaucoup de gens dans le monde, une religion est un système organisé de croyances, de cérémonies, de pratiques, et de cultes divers qui portent sur un Dieu suprême ou de la déité sous diverses formes.

Pour beaucoup d'autres, la religion implique un certain nombre de dieux ou des déités. Certains ont une religion dans laquelle aucun Dieu ou dieu spécifique ne sont adorés. D'autres pratiquent leur propre croyance religieuse d'une manière personnelle, en grande partie indépendante de la religion organisée mais presque toutes les personnes qui suivent une certaine forme de religion, croient qu'une puissance divine a créé le monde et a une influence sur leurs vies.

Aucune définition simple ne peut décrire les nombreuses religions dans le voisinage  immédiat, ou lointain du Busongye.

Les rites d'initiation et la religion des Basongye s'appellent "Bukishi : monde des esprits" déjà expliqué et dont nous sommes fiers.

D’autres chercheurs ont passé un long moment de réflexion avec nous, avant de savoir, si le Bukishi, se définissant comme une" société du  monde des esprits" plutôt que comme une société secrète tout court , telle que la décrit le Belge [W.C.], dans les années 50, en en parlant de l'"« Esotérie des Noirs Songye-dévoilée". Peut-elle se rattacher à une religion ? d'ailleurs même les termes de religion, croyances, dogmes devraient être réinventés pour ces notions qui sont loin des religions que nous connaissons depuis l’école moderne : Judaïsme, Christianisme, Islam...

Par contre, nous avons trouvé une définition du mot religion qui semble trancher. La religion  serait un  ensemble des croyances et de dogmes définissant le rapport de l'homme [Mu-Untu (sing. Ba-Untu (pl.)] avec le sacré [digne de respect absolu].

Toute forme traditionnelle, et donc toute religion, se doit d’avoir un langage double: verbal et symbolique. Nier l’un des deux reviendrait à se distraire et disparaïtre comme ont disparu certaines Grandes Civilisations lorsque la fin de leur temps était arrivée. C’est pourquoi, nous pensons, plus que jamais, qu’il est important pour l’homme moderne de définir avec précision les termes qu’il utilise et de distinguer soigneusement leurs limites. Peut-être allons-nous mieux nous comprendre !

La langue :

Le français est toujours la langue officielle depuis la colonisation belge, mais plusieurs peuples de la République Démocratique du Congo préfèrent garder leurs propres langues. Les diverses composantes de la langue Kisongye ou Kisonge, principalement parlée dans ce pays d’après la classification « L. 20 de Guthrie » existaient.

Nous les avons complétées comme suit : Kisongye, Songye, Lusonge, Kalebwe, Yembe, Kiyembi, Kisonge, Songe et ses variantes : Kikalebwe, Kilande, Kisongye-Kien'Eki, Kisongye-Bena-Budia, Kisonge-Hemba, Kisongye-Bindji, Kisongye-Luntu, Kisonge-Aluba, Kisonge-etc.

 

Question 5 : Quel est ou quels sont les Linguistes-Historiens, les Basongye ou Basonge et leurs voisins qui pourraient nous éclairer par des exemples probants, les relations qui existeraient au sein de la communauté Songye et ou autres voisins proches ou lointains, sur les langues rattachées au Ki-Songye ? Si vous pouvez répondre à cette question à cliquez ici

     retour au menu

 

Ce site deviendra le vôtre pour réfléchir ensemble et autrement !

Contactez                                                                                                             Mise en page et illustration assurée par M.MBAYE / 2002